Michel Drucker se livre... avec le temps
Michel Drucker vient de publier son nouvel ouvrage "Avec le temps" aux Editions Albin Michel. Un nouvel opus dans lequel il livre des facettes méconnues de sa personnalité aux téléspectateurs qui le suivent depuis plus de 60 ans. L'ouvrage sans doute le plus personnel sur son métier et sa vie avec "Mais qu'est ce qu'on va faire de toi ?" dans lequel il racontait son enfance en Normandie.
Mais est-il encore nécessaire de présenter celui dont le visage est connu des téléspectateurs depuis ses débuts aux côtés de Léon Zitrone et Raymond Marcillac, les pionniers du petit-écran au sein des mythiques studios de la rue Cognacq-Jay ? Passant par la suite au domaine des variétés (Sports en Fête, Rendez-vous du Dimanche, Stars, Champs-Elysées, Studio Gabriel ou encore Vivement Dimanche...) sans oublier la radio, Michel Drucker a su poursuivre, de saisons en saisons, une carrière muée par la passion de son métier.
Une carrière qui s'est aussi inscrite dans une relation si singulière avec le public que les plus anciens l'ont connu tremblant devant la caméra à ses débuts de commentateur sportif tandis que leurs enfants ont grandi avec Champs-Elysées.
Une longévité de carrière enfin qui n'est pas due au hasard même si les rencontres ont joué un rôle essentiel dans son parcours.
Car son obsession a toujours été "la durée", confie-t-il dans son livre, tel un coureur de fond qui doit persévérer dans son entrainement afin de se maintenir au plus haut niveau. Le challenge d'une vie pour celui qui se définit toujours comme un ancien cancre qui s'en est bien sorti mais qui garde en lui cette perpétuelle angoisse du lendemain.
"J'aime ceux qui se souviennent d'où ils viennent", écrit-il dans son ouvrage. Même si la célébrité a frappé à sa porte, Michel Drucker n'a pas oublié l'éducation reçue, ses souvenirs d'enfance à la fois riche d'expériences marquantes lorsqu'il accompagnait Abraham, son père, lors de ses visites dans les fermes de la campagne bas normande des années 50 et douloureuses lorsqu'il subissait ses remontrances sur son parcours scolaire chaotique. Un père admiré et aimé, originaire d'Europe Centrale qui avait vécu l'antisémitisme et survécu à la Shoah.
"J'ai mis mon père sur un piédestal pendant des années" mais "il faut tellement de temps pour connaître ses parents", confie encore celui qui avoue avoir vécu une enfance remplie d'angoisses "dans une ambiance électrique".
Un traumatisme transmis qui explique sans doute sa détestation des conflits, son envie d'apaiser les tensions dans sa vie et son métier et qui a donné de lui une image de bienveillance et d'éternel gentil. Sur ce point qui lui a été souvent reproché, il ajoute sans ambages: "Pour autant, être bienveillant ne veut pas dire être naïf" assumant bien volontiers que "faire en sorte que ses invités disent des choses qu'ils ne disent pas ailleurs dans un climat de confiance n'a rien à voir avec le cirage de pompes".
"Gratitude et bienveillance sont inextricablement mêlées", ajoute t-il. Comme pour les artistes, la fragilité, l'hypersensibilité sont présentes et le besoin d'être aimé est là dans un univers souvent impitoyable.
Dans son ouvrage très structuré sous forme de chapitres qui se présentent comme des piliers de vie, Michel Drucker distille ses souvenirs avec franchise et une liberté de ton qui pourra vous surprendre.
Célébrité, gratitude, bienveillance, argent, santé, famille... il vous propose de traverser avec lui 60 ans de vie, dédiant son écrit à sa petite-fille Rebecca.
Marie-Hélène Abrond
Publié le 18 avril 2025
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