Après son livre intitulé "L'amour fou" en mai dernier relatant sa rencontre avec l'homme de sa vie, Marc Simenon, Mylène Demongeot publie "Très chers escrocs", un ouvrage dans lequel elle partage l'expérience de l'escroquerie financière dont elle a été victime. Au delà de son vécu, elle donne conseils et adresses et fait de son écrit, un guide anti-arnaques.

Nous l'avons rencontrée sur le plateau de "Vivement Dimanche Prochain" sur France 2, où elle est l'invitée d'honneur de Michel Drucker le 22 septembre à 15h35. Elle témoignera également sur RMC le 4 octobre dans "Les Grandes Gueules" !

En exergue à votre livre, "Très chers escrocs", vous indiquez une citation de Kafka: "Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous". Cet ouvrage, c'est un "coup de gueule" ?

Je suis folle de rage contre moi tout d'abord. Ce qui est étrange quand une telle histoire vous arrive, c'est que la victime se sent confusément coupable. Depuis sept ans, j'essaie de déculpabiliser. J'ai été confiante et naïve mais, a priori, ce sont plutôt des qualités que des défauts. Je me suis fait arnaquer par un gars qui semblait gentil, me faisait signer des papiers que je ne regardais pas toujours. Mais j'étais en confiance. C'est vrai, j'ai eu le tort de ne pas être assez attentive.

Vous parlez, dans votre ouvrage de votre expérience en toute transparence mais le plus souvent les gens ressentent de la honte de s'être "faits avoir" et se murent dans le silence... C'est un message que voulez leur transmettre ? 

C'est vrai: on est assez honteux. Je voudrais que ce livre puisse aider les gens. Il y a mon histoire et les propos de mon avocate qui explique bien l'affaire mais j'ai voulu pouvoir donner des adresses et des conseils. Quand ce genre d'affaire vous arrive, vous vous sentez démuni et vous ne savez ni quoi faire ni à qui vous adresser. 

Psychologiquement, vous êtes vous sentie fragilisée ?

Cette affaire m'a ruiné la santé. D'abord, j'ai eu très peur de tout perdre et me retrouver avec ma pension de veuve. J'aurais dû licencier les trois personnes qui travaillent pour moi. J'aurais juste eu de quoi me nourrir et nourrir mes animaux. Mais finalement ce vécu m'a fait relativiser beaucoup de choses et m'a donné une grande claque. J'ai relevé la tête. J'ai pensé aux gens qui étaient dans le besoin. Lorsque j'avais envie de quelque chose, je m'interrogeais toujours: en avais je vraiment besoin ? Cela m'a fait grandir en tant qu'être humain.

A travers votre expérience, quel portrait physique et psychologique dresseriez-vous du parfait escroc ?

Un escroc est une personne exquise, élégante et infiniment sympathique. L'un de mes avocats m'a raconté qu'il avait fait mettre un escroc en prison. Il était allé le voir et avait constaté que tout le monde l'adorait. Il était devenu le "roi de la prison". Ce genre de personne a beaucoup de charme et de charisme. Il faut être méfiant.

Vous dîtes, dans votre livre, que 88% des victimes ont plus de 65 ans. Pourtant, on pourrait se dire que l'âge et l'expérience mènent à la méfiance ?

Je pense que les personnes qui se font arnaquer sont souvent fragiles, sensibles à la gentillesse et vivant dans  la solitude. Elles sont heureuses de voir une personne venir à la maison et leur parler avec un grand sourire. Elles leur ouvrent la porte. Alors, le premier conseil que je pourrais leur donner est d'acheter un entrebailleur et... ne jamais laisser rentrer quelqu'un chez vous. Personne n'en a le droit hormis les douanes. C'est comme les cartes de crédit...  Ne jamais donner son numéro à personne. 

Pensez-vous qu'on puisse encore faire confiance ?

C'est mon grand désespoir car j'aime faire confiance et je me dis que vieillir sans faire confiance, est comme un astringent;  je n'aime pas cette sensation. Et en même temps, je me dis qu'il le faut.

La seconde partie de votre livre est une forme de guide "anti-arnaques". Si vous aviez des mots clefs à donner, quels seraient-ils ?

Vigilance, avoir les yeux bien ouverts, ne pas être candide, avoir du répondant, savoir mettre les gens dehors. Et surtout oser dire non !

Quels sont vos projets ?

Un film au mois de mars. Mais avant tout, je souhaite rendre hommage à mon mari Marc Simenon, disparu il y a 20 ans. Je prévois une projection de "Signé Furax", le 20 octobre au Cinéma Mac Mahon, à Paris. Un  film qu'il avait réalisé en 1981. 

"Très chers escrocs" est publié aux Editions l'Archipel

Marie-Hélène Abrond

                                                                                                     Publié le 16 septembre 2019

 

 

 

 

 

 

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