Délicieux,

le film qui met en appétit !

Grégory Gadebois, Isabelle Carré, Benjamin Lavernhe et Guillaume de Tonquédec sont en tête d'affiche du dernier film d'Eric Besnard. "Délicieux", c'est l'histoire, à la veille de la Révolution française, de la création de l'idée du "restaurant", un lieu où l'on prend un repas sur des tables individuelles avec une cuisine créative, en se libérant des diktats de l'époque. Une révolution de la gastronomie !

Plantons le décor: une cuisine avant tout. Celle du Duc de Chamfort dans son château de province. Pierre Manceron (Grégory Gadebois) s'affaire pour le repas clef du jour:  celui qui ouvrira peut-être à son noble "patron" de province, les portes de Versailles alors qu'il reçoit des membres de la Cour.  Autant dire qu'il faut faire "bien, grand et savoureux". Le geste est précis et la brigade, obéit au doigt et à l'oeil.

Alors que le peuple cherche à se nourrir, les nobles trouvent, dans le somptueux des dîners un moyen de lutter contre l'ennui dans une cuisine exempte de créativité. La consigne est rappelée par Hyacinthe,  l'intendant (Guillaume de Tonquédec) :" Jamais de nouveauté !". Sauf que Manceron, ce jour là, déroge à la règle et propose un nouveau mets, un petit chausson qu'il baptise devant son maître "Le Délicieux", s'attirant les foudres du membre du clergé présent, pour son nom licencieux et son contenu: la pomme de terre et la truffe arguant du fait que "tout ce qui est sous terre est ignoble".

Refusant de s'excuser pour l'outrage, Manceron et son fils, Benjamin (Lorenzo Lefebvre), adepte des idées de Rousseau, rejoignent le vieux relais de poste appartenant à la famille. Manceron a décidé de tourner la page "cuisine".

C'est une jeune femme, Louise (Isabelle Carré) qui veut devenir son apprentie, chose impensable pour l'époque, qui lui redonnera goût au métier et donnera l'idée de la création d'un lieu où tout le monde pourra être accueilli. "Une humanité mieux nourrie est une humanité qui pense mieux", affirme Benjamin, épris de liberté à la veille de la Révolution française.

 

Ce film entre drame et comédie sur une trame historico-gastronomique réelle est à voir: les restaurants sont effectivment apparus en 1782. Les décors naturels sont somptueux, refletant le déroulement des saisons qui permettent au spectateur de saisir les contrastes d'une société en mutation entre disette et abondance. 

En bref, un film savoureux, à déguster grâce à la lumière exceptionnelle de Jean-Marie Dreujou rappelant à la fois les tableaux  des frères Le Nain et les natures mortes de Chardin

Marie-Hélène Abrond

Publié le 7 septembre 2021

Delicieux film

 

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