Sorti il y a peu, "Marie Stuart, Reine d'Ecosse", le film de Josie Rourke,  a tout d'une épopée romanesque avec la confrontation de deux reines, Elisabeth 1ère et Marie Stuart, au coeur du XVIème siècle, sur les terres d'Ecosse et d'Angleterre. Un royaume divisé, un combat pour le pouvoir de deux femmes dans un milieu d'hommes. Dans les décors naturels et grandioses des Highlands, amour, haine, complots s'enchainent sur fond de guerre de religions. Mais qui est donc Marie Stuart, cette jeune femme qui fait le pont entre la France et l'Ecosse ?

Lorsque le film débute, Marie Stuart (Saiorse Ronan) la catholique, arrive de France ou plutôt s'échoue sur les terres de son pays natal. Pour mieux comprendre ce destin hors pair et tragique, il est indispensable de resituer cet évènement dans un contexte historique.

Née en 1542, la petite Marie débarque à l'âge de six ans en France. Son père, Jacques V, écossais, est mort quelques jours après sa naissance. Sa mère, Marie de Guise est française. L'Ecosse est catholique. Sur l'Angleterre règne alors l'anglican Henri VIII qui aurait voulu que la jeune Marie soit promise à son fils. La Cour d'Ecosse en a décidé autrement. C'est ainsi que la petite fille, devenue reine à cinq ans se trouve promise au futur héritier d'Henri II en France. Eduquée dès lors à la Cour de Catherine de Médicis, elle devient à l'âge de 18 ans, reine de France et d'Ecosse, suite à la mort prématurée de son époux, François II.

C'est dans ce contexte que Marie fait son retour en 1561. Dans des paysages sauvages et préservés des Highlands, Marie retrouve son demi-frère. Jeune femme fière, volontaire, elle est bien décidée à reconquérir son royaume au grand dam d'Elisabeth 1ère (Margot Robbie), fille d'Henri VIII qui n'a pas d'héritier. Le projet de la Reine Marie est de réunir l'Ecosse à l'Angleterre. Elle affirme, féministe et libre avant l'heure qu'elle choisira son mari : "J'hérite du trône par le sang et non par le mariage".

C'est sans compter les plans machiavéliques des conseillers des deux camps  qui complotent pour fomenter des rebellions :  Elisabeth craint pour son trône et la catholicité de Marie Stuart qui finit par épouser Lord Darnley. Un mauvais choix et le début d'une guerre civile où Marie Stuart apparait, dans le film comme une guerrière bienveillante, telle une figure de Jeanne d'Arc sur son destrier, au milieu de ses fidèles soldats. Enceinte, elle accouche d'un petit James qui, du coup devient l'héritier de la Couronne. Tentant une utilme réconciliation avec sa cousine, Marie Stuart finira emprisonnée et sera décapitée.

Ecarté de sa mère, alors qu'il est enfant, le petit James ne la reverra pas mais sera le premier Roi qui réunira les royaumes d'Ecosse et d'Angleterre en 1603.

Au delà de la trame historique, ce film se regarde comme une aventure  romanesque, dans des décors naturels à la beauté envoûtante. Il nous montre une héroïne ambitieuse, fière entre compromis, complots, jalousies féminines au coeur d'un pouvoir... impossible à partager.

A noter les deux Oscars remis pour le meilleur maquillage et les meilleurs costumes. Et la musique de Max Richter disponible sur Spotify.

Marie-Hélène Abrond

 

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