West Side Story de Spielberg, une romance toujours d'actualité
Il était très attendu et est sorti mercredi. West Side Story signé Steven Spielberg est le film de la semaine et un petit bijou qu'il faut aller voir. Ceux qui connaissaient le long-métrage aux 10 oscars, il y a 60 ans ne seront pas déçus et ceux qui le découvriront se laisseront emporter par cette histoire universelle, d'actualité sur la musique de Léonard Bernstein.
En réalisant ce film, Steven Spielberg s'est attaqué à un monument, un mythe du cinéma. Car comment se différencier tout en respectant l'oeuvre initiale ?
Un travail de titan, des auditions aux quatre coins du monde qui ont débuté dès 2018 ont été nécessaires pour trouver les héros de ce nouvel opus dont l'histoire prend racine au coeur du New York des années 50 et des luttes de territoires entre des gangs de rues d'origines différentes. Les Jets, jeunes américains d'origine italienne, polonaise et irlandaise sont menés par Riff (Mike Faist) et les Sharks issus de l'immigration portoricaine sont dirigés par Bernardo (David Alvarez). Si les gangs s'affrontent régulièrement, entre intimidations, protection et conquête de territoires dans ce quartier de New York en reconstruction, tout va basculer un soir de bal qui met face à face les deux clans. La soeur de Bernardo, Maria (Rachel Zeglar) va vivre un coup de foudre avec Tony (Ansel Elgort) issu des Jets. Un affront qu'il va falloir effacer par un combat entre les communautés.
Si l'histoire est sensiblement la même, Steven Spielberg a tenu à ce que les origines des comédiens soient respectées : "Je voulais faire un casting authentique, précise t-il, m’assurer que les acteurs jouant les garçons et les filles des Sharks seraient à 100 % Latinos. Et qu’ils seraient jeunes, comme leurs personnages".
Tony, qui va tomber amoureux de Maria, sort de prison ce qui diffère du film initial mais le personnage n'en est que plus mûr et émouvant. Il a réfléchi sur son parcours qui l'a mené derrière les barreaux et ne veut pas replonger dans un univers de violence en retournant chez les Jets. Il refuse aussi l'idée des différences entre les origines ethniques et veut que la paix règne entre les clans et croit que l'amour éprouvé pour Maria sera vecteur de réunion. Mais "La vie compte encore plus que l'amour" et les évènements vont en décider autrement.
C'est à une véritable plongée dans l'histoire de ces quartiers à laquelle nous invite Steven Spielberg et le dramaturge Tony Kushner (lauréat du Prix Pulitzer) qui a co-écrit le scénario. Un film d'une grande richesse artistique, musicale et humaine dont les messages émouvants restent d'actualité.
Marie-Hélène Abrond
Publié le 8 décembre 2021
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