Jusqu’au 2 octobre, la Galerie GADCOLLECTION  vous invite à découvrir pour la première fois en France l’exposition de l’une des plus célèbres photographes américaines, Maggie Taylor. Après une première partie de carrière consacrée aux natures mortes, Maggie Taylor a étendu son travail en manipulant des images numériques. Elle est considérée comme une pionnière dans le domaine des arts numériques. Son travail a pris des accents de peinture liés aux pays des rêves et aux univers fantastiques proches de René Magritte et de Lewis Carroll. CulturActu l'a rencontrée à Paris. Interview.

Votre univers rappelle souvent les contes de fées ? Les aimiez-vous lorsque vous étiez enfant?

Je ne me souviens pas beaucoup des contes de fées quand j'étais enfant. J'aimais lire, en particulier les histoires de sciences fiction. J'aimais aussi les séries télévisées comme Star Trek, The Brady Bunch et The Mary Tyler Moore Show.

Quand et comment avez-vous eu l'idée de « mélanger » des photos avec Photoshop?

Lorsque les gens d’Adobe ont demandé à mon mari, Jerry Uelsmann, à cette époque, d’utiliser Photoshop afin de leur créer une image pour une campagne d'affichage, j'ai pu tester le programme. J'ai réalisé que je  pouvais faire beaucoup de choses avec cet outil même si je n’avais pas d’appareil photo numérique à cette époque. Je pouvais utiliser un scanner pour importer toutes sortes de vieilles photos et objets et jouer avec eux à l'écran. J’avais le sentiment d'être un enfant avec une maison de poupées pleine de gens et de meubles que je pouvais déplacer. Je l'ai aimé tout de suite.

Photoshop est-il, à votre avis, la meilleure solution pour un artiste, pour exprimer sa créativité et sa liberté?

Je ne pense pas qu'un média soit meilleur qu'un autre. La créativité peut s'épanouir de différentes manières: écrire un poème, chanter une chanson, danser une danse, faire une sculpture. La photographie est le moyen le plus influent des 150 dernières années, à mon avis, mais cela signifie pas que c’est le meilleur moyen pour chaque artiste. Photoshop apporte une nouvelle tournure à la photographie et la porte à un niveau nouveau et différent. Selon moi, il y a encore quelque chose de merveilleux dans la photographie traditionnelle et de la façon dont les images sont ancrées à un moment donné.

Comment et où trouvez-vous votre inspiration pour créer une œuvre artistique?

La plupart du temps, je dois simplement commencer à travailler, comme un écrivain tenant un journal ou assis à un bureau chaque matin pour écrire un chapitre. Je dois rester assise devant mon ordinateur et manipuler des images. La plupart du temps, je suis enthousiasmée par une vieille photo que j'ai trouvée et je souhaite la numériser et jouer avec. Il me faut habituellement entre trois et six semaines pour terminer une image mais parfois je travaille sur plusieurs projets en même temps. Certains restent parfois dans mon ordinateur pendant six mois avant que je ne sache quoi faire avec eux.

Vos photos sont souvent comparées à des peintures et à des artistes comme Magritte. Est-il votre peintre préféré?

J'admire de nombreux artistes, et tous ne sont pas facilement visibles dans mon travail.  J’aime Walker Evans, Robert Frank, Dali, Magritte, Frida Kahlo, Man Ray ..... J'adore les musées et je suis allée récemment photographier plus dans les musées afin d’utiliser des morceaux dans mon travail. J'ai étudié l’histoire de l’art pendant mes études et j’ai envie de retrouver ce sentiment de regarder de magnifiques peintures.

Quels sont vos projets?

Je travaille habituellement sur une image à la fois. J'ai terminé un projet de 64 images pour "De l’autre côté du miroir ", la nouvelle de Lewis Caroll en 2018 qui a été publiée sous forme de livre avec le texte original. Maintenant, je change avec d'autres images que je trouve étonnantes. Je suis souvent influencée par des choses de tous les jours ... famille, médias, amis ou plantes dans le jardin ..... il est toujours difficile, ensuite, de savoir quelle direction prendre !

Marie-Hélène Abrond

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                                                                                       Publié le 18 septembre 2019

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