C'est la fête à l'Olympia pour les 20 ans de Télé Melody

20 ans, c'est le bel âge et Télé Melody, chaine culte et vintage, fera la fête sur la scène mythique de l'Olympia le 8 juin avec de nombreux artistes présentés par Michel Drucker !

Télé Melody, c'est la petite chaîne qui monte depuis deux décennies ! Une aventure lancée par Bruno Lecluse, son président qui dirige aujourd'hui le groupe SECOM. Entouré d'une équipe d'une dizaine de personnes, dont Jean-Pierre Pasqualini, son directeur des programmes que nous avions interviewé il y a deux ans, Bruno Lecluse nous raconte les débuts de cette chaine différente des autres, réunissant plusieurs générations. 

Parlez-moi des débuts de Télé Melody...

Melody s'est créée de zéro, juste après que j'ai quitté mes fonctions à KTO. J'ai toujours fait beaucoup de radio. Un format souvenirs existait déjà avec Nostalgie mais pas en télé. Ce fut le concept de départ. Ceux qui regardent la télévision aujourd'hui ont plus de 50 ans. L'intuition d'aller vers les 40/65 ans était déjà présente. Mais nous recevons beaucoup de courrier de moins de 40 ans qui regardent la chaine en la considérant comme culte. C'est un peu comme lorsqu'on évoque des séries et que l'on constate que des jeunes aiment "Chapeau melon et bottes de cuir" alors que ce n'est pas de leur génération. Il y a un côté lunaire, un peu comme les gens qui adorent rouler en 2 chevaux ou en DS 21 parce que c'est d'une autre époque. De même avec le retour du vinyle. L'une des clefs de son succès, c'est de l'avoir en mains. La musique dans le monde aujourd'hui s'est tellement dématérialisée, qu'à un moment, cela créée un vide et un manque. On a les chansons de sa jeunesse dans son téléphone tant qu'on n'a pas résilié son abonnement à une plate-forme. Au fond, l'aspect est peu rassurant avec le risque de perte en cas de virus ou de bug. 

Quels souvenirs gardez vous de cette époque où tout était à imaginer ?

J'ai créé pas mal d'entreprises dans ma vie mais cette aventure fut sans doute la plus dure parce que la télévision coûte de l'argent. Quand vous partez de zéro avec un modèle payant, vous ne pouvez pas faire une chaine minimaliste en vous disant: je monterai en gamme plus tard. Vous devez proposer une offre correspondant au prix de l'abonnement. Cela signifie que vous faites tout de suite une chaîne avec un certain nombre de programmes coûtant de l'argent. C'est un investissement très lourd au départ, une période où l'on se demande si on ira au bout de l'aventure. La chaîne a atteint son équilibre en 4 ans. Les locaux ne nous permettaient pas d'être plus de dix personnes et nous étions tous polyvalents. Celui qui programmait devenait cadreur lors d'un tournage, celui qui était à la communication se muait en scripte pour noter les éléments ou photographe suivant les besoins. Lorsque Michel Drucker est venu comme invité sur notre premier plateau,  il m'a dit en riant en voyant cette ambiance: "Et alors, c'est le PdG qui fait le maquillage ?" Je suis arrivé avec la boîte de maquillage, en lui répondant "Pas de problème!".  Il a vu qu'on était une équipe très polyvalente et passionnée. C'est ainsi qu'il est devenu ensuite actionnaire de la chaîne.

Cette ambiance lui rappelait sans doute ses débuts à la télévision où la polyvalence était le maître-mot...

C'est exactement ce qu'il nous a dit: "Cela me rappelle les débuts de la télévision. J'adore cette ambiance." Si je devais résumer, je dirais que ce démarrage en tant que chef d'entreprise était dur mais une super aventure en tant qu'animateur d'un tel projet au quotidien. Nous avons voulu créer un concept vintage mais dans un esprit positif et festif. Melody est une chaîne de patrimoine avec de la gaieté. Nous faisons désormais la même chose en radio puisque nous en avons créé une. 

En regardant les émissions extraites de l'INA que vous diffusez, on remarque que toutes sont joyeuses...

C'est important à nos yeux. La finalité du groupe est de "transmettre ce qui rend la vie plus belle".  et d' essayer d'offrir quelque chose de positif. Les années 70, les Trente Glorieuses étaient assez insouciantes avec une légèreté que l'on retrouve dans les émissions. Quand on regarde celles qui sont diffusées aujourd'hui, on ne pourrait plus refaire les mêmes. Je pense en particulier à Coluche que je ne qualifierai jamais de raciste mais dont certains sketches ne seraient plus possibles dans notre monde actuel.

En regardant les programmes diffusés, on peut avoir plusieurs lectures: les souvenirs de jeunesse, une histoire de la chanson pour l'aspect patrimonial et l'histoire de la télévision sur un aspect sociétal... Mais quels sont vos projets ?

Notre campagne des 20 ans sera  "Bienvenue à bord de la première société qui vous propose un voyage dans le temps". Des spots télé mettront cette idée en scène sous forme d'une compagnie aérienne qui vous fait voyager dans cet espace temps. Radio Melody, de son côté, touchera à terme 80% de la population par voie hertzienne. L'autre développement concerne les podcasts et la production. On va aussi s'intéresser au spectacle vivant, à la captation de concerts. Enfin, il y a l'exportation du concept dans tous les pays francophones avec Melody d'Afrique, la production de contenus, l'évènementiel avec un projet de salon vintage.

Que prévoyez-vous au cours de cette soirée à l'Olympia ?

On ne va pas trop dévoiler les choses ! Disons que cet anniversaire va être thématisé par décennie en partant des années 60 jusqu'aux années 90/2000.  Beaucoup d'artistes interviendront notamment autour d' hommages et nous aurons une surprise de Michel Drucker !

Avez-vous un souvenir personnel à dévoiler sur des moments marquants que vous auriez vécus dans cette salle mythique ?

Il y a six ans, nous avions organisé, en partenariat,  la soirée des Petits frères des pauvres. De nombreux artistes étaient présents parmi lesquels Véronique Sanson, Vianney, Dave... J'aime la musique et  je continue à en écouter le week-end. J'ai rencontré beaucoup d'artistes que j'aime grâce à mon métier. C'est très émouvant !

Pour vous abonner à Télé Melody, rendez-vous sous ce lien.

Propos recueillis par

Marie-Hélène Abrond

Publié le 30 mai 2022