Une simple affaire de vol de carte bleue, un interrogatoire, face caméra dans un commissariat, un téléviseur en retour image, le décor est planté. Emilie Artois, héroïne de l'histoire (Elena El Ghaoui dans un excellent jeu trouble) est interrogée par Alexandre Leclerc (Lucas Andrieu). Le jeune flic aura fort à faire, face à la jeune femme dans une affaire allant bien plus loin qu'un simple vol. Dans une mise en scène intelligente (Damien Dufour) et grâce à des dialogues bien menés, Lucas Andrieu, tout juste 22 ans, comédien et co-auteur de la pièce, tire son épingle du jeu, au Théâtre de la Contrescarpe. Interview.

Comment est né ce thriller psychologique dans lequel vous jouez et que vous avez co-écrit avec Emma Baudoux?

Nous cherchions à réaliser un spectacle différent d'Hypo, l'autre pièce dans laquelle je jouais. Avec Emma,  dans le processus de création, nous avons réfléchi à des personnages, des situations et en construisant la pièce, nous avons réalisé que c'était un thriller psychologique.

Deux personnages sur scène, un interrogatoire de police, dans une forme de huis clos, cela peut rappeler des séries policières à la télévision...  

La mise en scène avec un générique peut y faire penser. Mais j'y vois plus un côté cinématographique. En fait, j'adore Hitchcock, Haneke ou les frères Coen. J'ai vraiment réalisé ces influences, après coup, dans les dialogues et en particulier avec le film Shutter Island de Scorcese.

Vous incarnez Alexandre Leclerc qui interroge Emilie Artois. Comment définiriez vous son caractère ?

Il est très volontaire, un jeune flic, encore un peu enfantin et peu aguerri. C'est un gentil gars ce qu'Emilie Artois remarque tout de suite, lors de l'interrogatoire. Elle est plus mystérieuse avec un vécu qu'on n'arrive pas à saisir. Et sensuelle par moments. C'est une manipulatrice qui joue avec ce jeune lieutenant de police. Il ne devient plus maître de la situation. Elle n'est pas impressionnée. Et les rôles finissent par s'inverser. Le questionneur devient questionné.

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Vous avez 22 ans, vous jouez deux pièces en simultané cet été. Parlez-moi un peu de vous.

Je suis originaire de Toulon. Très tôt, j'ai été attiré par le théâtre. J'ai commencé à prendre des cours à six ans. Mais j'ai un peu tout essayé, le chant, la guitare... J'ai passé un bac option cinéma. A l'adolescence, j'étais très attiré par cet art. Mais pour tout dire, je n'ai toujours pas choisi. A 18 ans, j'ai monté mon premier spectacle appelé "Hypo", un seul en scène qui s'est joué à la Contrescarpe.  J'ai suivi des cours à l'école de Théâtre du Lucernaire. "Hypo" s'est lancé sur scène en même temps que l'écriture d'Emilie Artois. Je n'aurais pas dû jouer les deux pièces cet été mais le Théâtre du Marais m'a contacté et j'interprète donc en simultané deux rôles. Et je commence l'écriture d'une troisième pièce.

C'est un défi de jouer deux pièces en même temps ?

Il y a un côté très Avignon, pour moi, à Paris cet été ! C'est à la fois stressant et très plaisant. On se demande toujours si le public va être là ! Je ne vois pas passer les semaines. On a vécu des moments forts et parfois compliqués avec "Hypo". Je me souviens qu'en tournée, il avait fallu monter un jour la scène et jouer le soir. Et tout s'est bien passé. Ces expériences sont très formatrices et je passe donc d'un rôle à l'autre assez facilement. "Hypo", c'est l'histoire d'un personnage très différent, un ado hypocondriaque, névrosé, à la limite de l'autisme. A 18 ans, il fait un constat sur sa vie et s'ouvre sur le monde. Il y a beaucoup de tendresse et d'humour.

Quels projets ?

L'écriture d'une nouvelle pièce dont il est trop tôt de parler mais qui croisera encore l'art du théâtre et du cinéma !

Marie-Hélène Abrond

 

Réservations:  Théâtre de la Contrescarpe ou au 01 42 01 81 88.

Tous les lundis et dimanches de juillet à 19h00 et les samedis et dimanches d'août à 19h.

 

 

 

 

 

 

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