Le Lac des Cygnes est au Palais des Congrès de Paris du 21 au 23 juin. C'est le célèbre Universal Ballet,  basé à Séoul et en tournée internationale qui sera sur scène.  Réputé pour la qualité et la précision de ses interprétations, l'Universal Ballet fait de ces soirées un évènement.

Valéry Colin, ancien danseur de l'Opéra de Paris,  créateur des Etés de la Danse et désormais producteur de spectacles vivants avec Valprod, est l'initiateur de cette venue exceptionnelle. Nous l'avons rencontré.

Pourquoi proposer cette oeuvre mythique  avec l'Universal Ballet ?

Le Lac des Cygnes est le ballet le plus dansé au monde. Toutes les compagnies classiques d'un certain niveau le présentent. Ancien danseur à l'Opéra, j'ai vu beaucoup de versions. Celle de l'Universal Ballet est d'une extrême précision. Les danseuses ont un physique exceptionnel pour incarner les cygnes blancs. Dans mon esprit, le Palais des Congrès, une salle populaire, mérite un niveau de qualité aussi exceptionnel qu'une salle plus traditionnelle.

"Le Lac des Cygnes", c'est une oeuvre au destin particulier depuis sa création par Tchaïkovsky en 1877. Il y a eu de nombreuses versions...

C'est vrai mais la base est semblable. On peut recevoir cette histoire à des degrés différents avec une interprétation plus ou moins profonde et souvent psychologique. Il existe de nombreuses versions, du classique au contemporain comme celles de John Neumeier, Noureev, Mats Ek.

70 danseurs seront sur scène. Pourriez-vous nous décrire la journée de préparation avant la représentation ?

Tous les matins, on a, pour une durée d'une heure et demie, la classe avec échauffement et pratique technique. Puis les répétitions, l'après-midi. En tout, entre 4 et 6 heures, puis la scène le soir. L'entrainement est permanent. On peut aussi répéter des spectacles qui ne sont pas forcément ceux de la soirée. 

Vous êtes producteur aujourd'hui mais vous avez été danseur à l'Opéra de Paris. Comment est née cette passion ?

Enfant, je regardais Béjart à la télé. Il a rendu la danse populaire, osé faire des Zéniths, des grandes salles pour aller au plus proche du public. Il a aussi fait danser l'homme dont le rôle était surtout de porter la danseuse. Grâce à mes parents, j'ai vu danser sa compagnie au Palais des Congrès. Mon père lui a demandé s'il pouvait me rencontrer pour donner son avis. Je suis venu au cours. A la fin, Maurice, très impressionnant, m'a demandé de faire quelque chose devant toute la compagnie. A 16 ans, j'ai été glacé sur place. Il a néanmoins jugé que j'avais des qualités physiques que je devais travailler. Au cours de Raymond Franchetti, j'ai croisé Noureev, Michael Denard... Puis, grâce à Jean Guizerix, le danseur étoile, j'ai participé à une audition à l'Opéra. Pour être franc, je ne me souviens plus de rien. Dans le jury: Claude Bessy, Noureev, Polyakov... Claude Bessy trouvait que je manquais de technique. Sélectionné mais pourtant trop âgé pour rentrer à l'école de danse, je suis passé par le Conservatoire de Paris. Sorti avec un premier prix, j'ai intégré la dernière année à l'école de danse de l'Opéra et suis entré dans le ballet où je suis resté 18 ans.

Votre parcours atypique se poursuit avec Valprod dont le projet est de valoriser la danse et de la rendre populaire.  Quels sont vos projets pour 2019/2020 ?

Pour moi, la danse est un langage universel, sans barrière de la langue. Mon idée de créer le Festival des Etés de la Danse, de 2005 à 2015 est venu de ce constat. Mais comme je me sentais plus proche de la production que des soirées mondaines, j'ai fini par abandonner et suis parti développer ma société Valprod. Dans mon esprit, il est essentiel de diversifier les styles de spectacles de danse pour aller vers les gens. Nous menons une réflexion sur les spectacles pour les enfants. Et pour la prochaine saison, nous prévoyons le retour du ballet de Kiev, un spectacle hip hop avec les Echos-Liés et le ballet de la Scala de Milan dans une version du Corsaire.

 

Marie-Hélène Abrond

 

Réservations pour le "Lac des Cygnes" au Palais des Congrès sur le site de la Fnac, Ticketmaster

 

 

 

 

 

 

 

 

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