Sur un air de tango, un tourbillon d'émotions  !

Musique et danse sont en toile de fond de la pièce d'Isabelle de Toledo en reprise au Studio Hébertot à Paris. Un père, un fils et son épouse nous parlent de la vie qui court et de la vie tout court. Le trio de scène incarné par Damien Boisseau, Chloé Froget et Michel Papineschi joue entre émotions, poids du secret familial et non-dits. Nous avons vu cette pièce pas comme les autres, chronique des temps modernes. 

Le décor s'ouvre sur un restaurant de bord de mer de la côte d'Emeraude, près de Saint Malo. Pierre (Damien Boisseau), le fils de Max (Michel Papineschi) semble bien las en cette fin de journée. Entre rangements et comptes de la journée, la fatigue se fait sentir. Fatigue du travail et épuisement de la vie. Max débarque alors et parle d'un sujet de tension entre les deux hommes: la maison de retraite. Max s'y refuse. "A 78 ans, je ne suis pas prêt pour les dominos de l'hospice", lui explique-t-il. Et se souvient du temps où il formait un duo de danseurs de tango hors pair, avec son épouse Lili, disparue depuis plusieurs années. Max est bien décidé à ne pas se laisser happer par l'âge et veut reprendre des cours de danse. Une discussion qui tourne vite à l'aigre entre le père et le fils. 

Un malaise datant de l'enfance de Pierre et un lourd secret qui pèse entre les deux hommes dans la quête de l'origine. Mais la pièce nous raconte aussi une histoire de couple, celui que forme Pierre avec Alice (Chloé Froget), brisé par la lassitude du quotidien.

Tout en sensibilité et en résilience, le jeu des comédiens nous entraine dans un bain d'émotions vif et délicat. Une pièce sur l'amour filial, celui d'un couple entre gravité, résilience et envie de vivre, mis en scène par Pascal Faber et Bénédicte Bailby.  

Marie-Hélène Abrond

Publié le 5 mars 2022

 

 

 

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