Catine

Catine fait danser les silhouettes sur sa toile. Son art explore les profondeurs du monde citadin dans un cadre fantasmatique. Nous la retrouverons au 6ème salon du Petit format 2023 Arts sur scène du 6 au 18 octobre.

 Formée dans plusieurs ateliers d'artistes comme celui de Gilles Nicolini, scénographe et metteur en scène, Catine a su s'inspirer de leurs visions pour façonner son propre langage artistique. C’est depuis plus d’une dizaine d’années qu’elle peint. Elle donne aussi différents cours de peinture, dessin et modelage, la transmission étant pour elle indissociable de sa pratique artistique. En 2019, elle rejoint le collectif d'artistes du Génie de la Bastille, de la Fondation Taylor, association de peintres, sculpteurs, graveurs. Elle y rencontre Gérard Le Cloarec, artiste peintre créateur de portraits revisités et futuristes. La joie de Catine contraste avec son imperturbabilité lorsqu'il s'agit de ses choix artistiques. Tel un effet miroir, sa peinture nous paraît aussi affirmée qu'elle.

L’humanité dans toutes ses facettes

Véritable exploration d’un monde urbain en pleine mutation, nous plongeons dans la pénombre des mégalopoles, avec New York comme canopée, point de départ de Perspectives urbaines. Catine est bercée très tôt par le son des grandes villes, s’interrogeant sur leur mutation et l’urbanisation de nos sociétés. Elle se concentre naturellement sur les habitants de ces villes grouillantes, des personnages fugaces sortant à la tombée de la nuit, révélant à la fois leur part de lumières et d'ombres dans un jeu de dedans-dehors. « Je représente des lieux universels tels que la rue, le métro pour mettre en avant ce sentiment précis de solitude et d’anonymat qu’on ressent dans une vaste masse humaine. La plupart de ses scènes expriment le fait que chacun est à la fois unique et similaire aux autres humains. De là émergent toutes nos interrogations métaphysiques »

Dans ses tableaux, ces silhouettes prennent vie sous tous les angles de vue tout en variant leur posture. Catine peint aussi bien en plan rapproché que dans des plans larges. Son objectif est de transposer l'approche graphique des avant-gardistes tel que Picasso dans le monde citadin. Aussi inspirée par des surréalistes comme Dali, elle se dirige progressivement vers la création de petits formats plus accessibles. L’encre de chine est devenue son « bleu de prusse » enrichissant ces contrastes.

Danse de la vie

Ces formes humaines se meuvent dans des environnements surréalistes un pied ancré dans le quotidien peuplant l’espace pictural, l’autre vers un ailleurs insaisissable. A l’image de l’homme qui marche de Giacometti, elles sont résolues à avancer. Toutes les nuances de communautés s’entremêlent. La foule y est éparse dans des tableaux comme Miroir Urbain où des ombres déambulent le soir dans une ville éclairée par des lampions à la lumière orangée. Dans Au-delà, ces ombres sont cette fois ci translucides en ascension vers un vortex céleste.

De cette pénombre, naît de l’espoir. L’artiste désigne sa démarche artistique comme une ode à la recherche de la lumière dans l’obscurité : « En un mot une espérance dans nos nuits les plus profonde ». Le crépuscule est le meilleur moment pour révéler les lumières de la nuit urbaine. En ne négligeant aucune forme de liberté d'expression et en explorant des techniques mixtes, Catine crée sans frontières. La peinture acrylique, avec son séchage rapide, est devenue pour elle indispensable. Dans le même temps, la peinture à l'huile lui permet d’accéder à des couleurs préservées. Son processus est infini car « seul l’artiste peut décider si son œuvre est terminée ». Perfectionniste, Catine peut ainsi reprendre des peintures des années plus tard.

Couleurs effervescentes

Les couleurs ne sont pas absentes bien au contraire. Elles irradient par aplats les tableaux, présentes tantôt dans les roues d’un vélo tantôt dans un soleil jaune-orangé irradiant. Elles égayent des lampions citadins ou s'expriment dans la réverbération tranquille de l’eau d’un canal illuminé. Les couleurs que Catine utilise, vives et sombres, sont de rouge vermillon, de bleu de prusse, de jaune, d’orange, de turquoise et de blanc.

                                                                       

Ces couleurs ne seraient rien sans leurs vibrations irradiant un espace pour atteindre directement ceux qui y prêtent toute leur attention. Elle avoue que pendant sa période bleu et rouge, elle a compris sa puissance d’une couleur vive et ambivalente quitte à choquer le spectateur. Aussi adepte d’un bleu plus lumineux, Catine décline sa palette de couleurs. Et elle n'hésite pas à jalonner ses créations de titres symboliques. Dans ses expositions, les citations renforcent toute la puissance poétique de ses œuvres. 

Autre date à retenir :

Porte ouverte des ateliers d’artistes de Bois Colombes :

7 et 8 octobre au 21 rue Jean Jaurès, 92270 Bois Colombes

 

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